Place de la République, quels projets ? Le réaménagement
- La Lanterne
- 16 mars
- 4 min de lecture
Il faut savoir que la municipalité a pour projet de réaménager la place de la République depuis fort longtemps. Tout le monde s'accorde sur la nécessité de cette opération, les arcades ayant rapidement vieilli.
Aussi dès 2012, un marché de maîtrise d’œuvre avait été conclu pour la requalification des Arcades de la place de la République et attribué aux architectes Yannick Alba et Corinne Nifaut, pour un montant de 177 606 € TTC, soit 9,90 % du montant estimé du marché de travaux (1,5 M€ HT). Ils avaient même présenté leur projet baptisé “Cœur de ville – cœur en vie” aux conseillers municipaux de l'époque, émerveillés. L'opération a été ensuite évoquée aux Débats d'Orientations Budgétaires 2012, puis 2013, pour finalement n'être jamais inscrite aux budgets. Enfin pas sous sa forme initiale. En 2013, quelques travaux cosmétiques sont réalisés : béton marqué au sol et peinture des arcades. C'est tout. Cependant, les maîtres d'œuvre ont bien perçu la rémunération de 177 606 €...
Depuis, ce projet revient régulièrement à l'ordre du jour, par exemple, une étude dénommée "Requalification du grand cœur de village" avait été commandée à l'Agence d'Urbanisme Catalane en 2018, mais sans jamais passer le cap d'une quelconque action.
Puis de nouveau en mars 2024, un marché de maîtrise d’œuvre de 644 300 € HT a été attribué à un groupement d'entreprises, dont Philippe Rubio est l'architecte, concernant une opération de réaménagement estimée cette fois à 6 900 000 € HT et structurée en 4 phases :
Création d'un Espace Ludique en forme de Paquebot ;
Démolition et reconstruction des arcades ;
Construction d'une scène comprenant des loges et des sanitaires, ainsi qu'un espace de stockage pour le matériel ;
Requalification de la Place de la République - Esplanade centrale (partie basse donnant sur les commerces côté ouest).
Dans la foulée, le marché pour la nouvelle aire de jeux a été lancé et attribué pour un montant de 1 164 535,30 € HT en mai 2024. Ce qui est étonnant, c'est la rapidité avec laquelle cette phase a pu être lancée. En effet, d'après la décision du Maire, ce marché avait été mené avant l'attribution du marché de maîtrise d'œuvre en août 2023. Quel a été donc le travail réel de l'architecte dans cette phase ? Viser un projet déjà finalisé ? Mais cela fera bientôt un an que le temps a passé et les travaux de cette aire de jeux n'ont toujours pas avancé.
Une réunion s'est tenue le 5 mars à l'attention des commerçants de la place. Notez qu'elle a été délocalisée à Perpignan pour que M. le Maire puisse être présent. Le lendemain en conseil municipal, cette réunion a pourtant été présentée comme étant publique, Martine Gisolo indiquant y avoir assisté avec quelques élus et des agents de la mairie.
Petit rappel pour les élus du conseil municipal, le contrôle judiciaire qui est actuellement applicable à M. Alain Ferrand prévoit "qu'il a l’interdiction de sortir du territoire français, de se rendre sur la commune du Barcarès et d’entrer en contact avec les élus comme les personnels de sa municipalité".
Sans compte rendu de cette fameuse réunion, je ne peux que vous retranscrire les éléments du courrier qui ont circulé sur les réseaux sociaux :
Réaménagement de l'espace public avec le remplacement des anciennes arcades en béton aujourd'hui dégradées par des structures bioclimatiques permettant aux commerçants de développer leur activité toute l'année ;
Créer un espace dédié aux jeunes en remplacement de l'ancienne goélette retirée l'an passé ;
Installation d'une nouvelle scène pour les animations et spectacles ;
Création d'une allée-rambla du Souvenir entre le monument aux morts et l'Eglise Notre Dame de Bon Secours.
Selon M. Frédéric Aloy, les commerçants et riverains auraient "très très bien accueilli ce projet".
En conseil municipal a été abordée la question de l'avenir du boulodrome. Selon Martine Gisolo, une réunion se tiendra entre les représentants de l'association la Boule Barcarésienne et le Maire pour présenter les différentes options que la commune a à proposer.
Le montant total de l'opération s’élève désormais à 8 millions d'€, aussi l'objet de la délibération du 6 mars était en réalité une autorisation de déroger à la délégation du conseil qui permet à M. le Maire d'attribuer les marchés publics inférieurs à 4,5 millions. A ma question : "pourquoi fixer un montant de délégation si c'est pour y déroger ensuite ?", Frédéric Aloy a répondu "parce qu'on dépasse et que c'est comme ça, c'est la procédure. Le Maire a une délégation jusqu'à 4,5 millions et puisqu'on dépasse on doit demander une dérogation." Comprenne qui pourra.
C'est pour cette raison que je me suis abstenue sur ce vote. Ce point particulier était en fait l'objet réel de cette délibération et non pas la validation du projet comme le titre pourrait le laisser croire, la validation des projets ne nécessitant pas de délibération dans les faits.
Vous remarquerez d'ailleurs que toutes les communications officielles de la mairie débutent désormais par "le conseil municipal a validé...", histoire de se dédouaner de toute responsabilité et de faire porter le poids des décisions sur l'ensemble des élus.
Pour une fois, je vous fais part de l'abstention de 3 élus de la majorité sur ce projet : Daniel Henric, Anne Bazerbe et Philippe Vila. C'est tellement rare que cela doit être souligné ! Doit-on y voir un début de rébellion interne ? Souvenez-vous que Patrick Goncalves avait commencé par des abstentions pour terminer par une démission. A suivre !
Qu'en pensez-vous ?
