La majoration de la part communale de la taxe d'habitation
- La Lanterne
- 30 nov. 2024
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Dernière mise à jour : 8 mars

La commune du Barcarès a profité de la possibilité offerte par l’Etat en 2023 pour instaurer une majoration de la taxe d’habitation des résidences secondaires. Il n’y avait aucune obligation de l’instaurer et la majoration pouvait être comprise entre 5% et 60% de la part communale. Selon les statistiques 2024, 39,5 % des communes ayant cette possibilité ont adopté une majoration et seules 14,58% ont délibéré sur le taux maximum.
Le conseil municipal du 26 septembre 2023 a ainsi voté cette majoration à son taux maximum, applicable pour l’année 2024, avec pour objectif d’inciter les propriétaires à remettre sur le marché des biens non affectés à la résidence principale.
La délibération précise l’argumentation suivante :
« Qu’il est important de se donner les moyens de déployer une politique incitative en faveur du logement pour les résidents permanents ;
Que la commune souhaite se doter de services et équipements nécessaires à une ville moderne de notre taille, qui profiteront aux nouveaux résidents, mais également aux Barcarésiens ;
Qu’il est nécessaire de conforter l’action municipale pour un lien social encore plus fort ;
Qu’il est nécessaire d’établir un équilibre entre vie touristique et vie tout au long de l’année ».
A ce jour, à ma connaissance, les nouveaux projets de la commune portent sur la vente de terrains à des aménageurs pour des constructions de résidences secondaires ou d’hôtel 5 étoiles. Aucun projet portant sur de nouveaux services n’est, pour l’heure, en préparation.
L’école et le centre de loisirs extra scolaires sont dans des états déplorables, le projet de maison de santé promis dans la campagne électorale n’a jamais été mis en route. Le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), acteur majeur de la politique sociale d’une commune, n’est doté que d’un seul agent ! D’ailleurs, les colis des ainés ne peuvent pas être classés dans la catégorie action sociale puisqu’ils sont payés par la commune et ne concernent que les personnes inscrites sur les listes électorales.
Comment attirer les jeunes couples dans une commune où l’immobilier est cher et qui n’offre aucune prestation convenable pour l’éducation et l’accueil extra-scolaire de leurs enfants ?
Comment attirer les personnes âgées sans structure médicale, ni CCAS dignes de ce nom ?
Et comment parler d’équilibre entre vie touristique et résidence à l’année quand un quartier de la commune est soumis 365 jours par an aux désagréments soit par le biais de l’affluence et des restrictions de circulation associées, soit par le biais des travaux de mise en place ? Qui voudrait habiter ce quartier à l’année dans de telles conditions ?
Les paillettes des manifestations ne sont qu’éphémères et dès que la magie retombe la réalité rejaillit : il n’y aucune vision concrète et pérenne.
Je pense que la fin de mandat approchant, il est fort probable que les élus de la majorité s’affolent face au vif mécontentement des résidents secondaires qui commencent à ressentir le besoin d’exprimer leur voix, ce qui n’avait jamais été le cas auparavant. Problème, même s’ils voulaient abaisser la majoration, elle ne pourrait être effective qu’à partir 2026 puisqu’il aurait fallu délibérer avant le 1er octobre.
Qu'en pensez-vous ?