Reconduction du partenariat pour l'accueil des Déferlantes pour 2026 à 2028
- La Lanterne
- 28 juin
- 4 min de lecture

Le festival 2025 allait-il à peine commencer que le conseil municipal du 24 juin a déjà vu loin, très loin, en actant le partenariat de la ville pour les trois prochaines années. Quelle prouesse d'anticipation ! Dommage que cette clairvoyance ne s'applique jamais aux projets structurants.
Voici les prochaines dates qu'ils ont tirées de leur chapeau :
Pour l’édition 2026, entre le 9 et le 12 juillet;
Pour l’édition 2027, entre le 8 et le 11 juillet;
Pour l’édition 2028, entre le 6 et le 9 juillet.
Ce partenariat avec l'association Le Frontera prévoit que la commune mette à disposition l'arsenal logistique suivant :
La puissance électrique nécessaire à la réalisation du festival;
La clôture de l'ensemble du périmètre du festival par le biais de doubles barrières avec occultant;
L'installation d’au moins 110 cabines de blocs sanitaires pour les festivaliers, sur l'espace festival (dont les blocs PMR) ;
Deux blocs de 10 WC raccordables ;
L'installation et le raccordement de 6 racks d'eau potable ;
Le raccordement en eau potable et eaux usées conformément aux normes et à la fréquentation attendue;
La fourniture d'au moins 120 tables pique-nique en bois avec assise pour l'espace; festivaliers ainsi que les tables et chaises nécessaires à l'organisation et à la réception des techniciens et personnels organisateurs et l'équipement des espaces VIP;
La fourniture et installation de 10 chalets au moins pour assurer les accueils (billetterie, invitations, consignes...).
Notez que les mobil-homes achetés près de 500 000 € ht, illégalement implantés depuis 2 ans, ne sont pas mentionnés. Pourtant, Frédéric Aloy m'avait précisé à l'époque que leur achat était nécessaire puisque la commune s'était engagée à les mettre à disposition du festival. Le Maire m'a répondu que je ne comprenais rien et qu'ils relevaient du domaine privé communal. Peut-être que cette incompréhension est due à la rédaction floue des délibérations, qui est la seule source d'information dont je dispose.
La convention mentionne que la valorisation du coût de la mise à disposition des espaces équipés sera calculée en fonction de la période d'occupation du site. Cependant, le document ne fournit aucun chiffre spécifique et il est indiqué que cette valorisation sera déterminée par un document annuel voté par le conseil municipal. Pour être conforme aux exigences de transparence financière, il serait effectivement nécessaire de préciser cette valorisation, non ?
L'utilisation du domaine public est soumise à une redevance, pourtant à partir de 2026, la mise à disposition des espaces est gratuite. En 2024, un tarif avait été fixé à 9 076 € par jour occupé, présenté au nombre de 4. Un tarif de sous-occupation de domaine public avait été voté à 500 € pour chaque sous-occupant. En 2025, aucune convention ne peut être trouvée ni pour l'utilisation pour le domaine public , ni pour l'utilisation du domaine privé.
Il est obligatoire que les occupations du domaine public qui impliquent une utilisation à des fins économiques ou commerciales respectent les principes de transparence et de mise en concurrence. Cela signifie qu'une procédure de mise en concurrence pour sélectionner l'occupant doit être réalisée, surtout si l'occupation implique des subventions ou des aides publiques. En 2024, une publicité avait été faite pour un appel à manifestation d'intérêt. En 2025, rien.
Pour cette année, seule une délibération pour la mise à disposition de la licence appartenant à la commune a été prise en avril 2025. Et un appel à manifestation d'intérêt pour des kiosques alimentaires à installer avenue du Roussillon durant le festival.
Remarquez que M. Le Préfet des Pyrénées-Orientales a bien pris un arrêté, le 20 juin, pour autoriser le festival à occuper le domaine public maritime au niveau de la plage du Lydia, avec une redevance domaniale fixée à 20 185 €.
La commune n'est pas la seule contributrice, l'EPA Barcarès Evènements et l'Office du tourisme versent également des subventions au festival. En 2023, le total représentait ainsi 705 911 €.

À cette occasion, je souhaite rappeler le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur l'association La Frontera qui a mis en lumière plusieurs points clés concernant la gestion et la situation financière de l'association entre 2018 et 2023. Pour illustrer cette fragilité financière, bien que le chiffre d'affaires ait atteint près de 11 millions d'euros, le bénéfice net n'était que de 11 000 € en 2023.
La CRC a noté une absence de séparation nette entre l'association La Frontera et les sociétés de production qui travaillent pour elle. Or, il s'agit de structures imbriquées puisque dans certains cas, les mêmes personnes sont impliquées dans plusieurs entités. L'association est fortement dépendante de ces sociétés de production pour la réalisation du festival et les factures fournies par ces sociétés ne sont pas suffisamment détaillées, comme par exemple en 2023, une facture forfaitaire de 900 000 €. Autre élément troublant : alors que l’association avait cédé, en 2023, deux marques qui lui appartenaient pour un montant de 2 €, elle verse maintenant un montant de 380 000 € à la société Fadas Event au titre de la redevance annuelle pour droits de marque.
Pourtant, la délibération précise que les sommes versées au titre des subventions ne constituent qu'une faible partie du budget global de l'association en charge de l'organisation du festival permettant son équilibre économique. À la lumière du rapport de la CRC, on peut valablement s'interroger sur cet équilibre économique auquel la commune, l'EPA et l'Office du Tourisme participent.
Qu'en pensez-vous ?